Attention, risque augmenté de méningiome. Après l’acétate de cyprotérone, deux progestatifs de synthèse sont en cause
Posté par Bérengère Arnal le 22 février 2019
Dans la ligne droite des risques de méningiome sous Androcure® ( voir sur mon blog ), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) indique que les progestatifs Lutéran (acétate de chlormadinone) et Lutényl (acétate de nomégestrol) augmenteraient peut-être eux aussi le risque de méningiome, une tumeur cérébrale qui est le plus souvent bénigne.
une étude épidémiologique ainsi qu’ une enquête de pharmacovigilance sont actuellement en cours. Néanmoins, l’ANSM a d’ores et déjà adressé des « nouvelles recommandations » aux professionnels de santé (gynécologues, endocrinologues, généralistes, pharmaciens, neurologues, neurochirurgiens). Les professionnels de santé doivent désormais s’assurer de l’absence d’une tumeur connue ou d’antécédents, informer les patientes de l’existence d’un risque de méningiome puis réévaluer avec elles la balance bénéfice-risque du traitement.
Je retiens aussi deux choses importantes de ce rapport :
- en cas de diagnostic de méningiome, le traitement doit être « arrêté immédiatement et définitivement »
- de veiller à ce que la prescription de ces progestatifs soit faite sur la dose la plus faible et la plus courte possible.
Dans « Neurochirurgie » le Journal de la Société de Neurochirurgie de Langue Française et de la Société Française de Neurochirurgie, de juin 2018, une équipe de neurologues mentionne un cas d’observation intéressant « il s’agissait d’une patiente âgée de 37 ans céphalalgique depuis 6 mois, adressée pour une méningiomatose cérébrale. L’IRM a révélé la présence de méningiomes multiples. La patiente prenait une contraception orale par acétate de nomégestrol (Lutenyl®) (5 mg/jour) depuis 20 ans. Connaissant le lien étroit entre les méningiomes et l’acétate de cyprotérone, agoniste progestatif comme l’acétate de nomégestrol (Lutenyl®), nous avons proposé d’interrompre le traitement sous contrôle d’une surveillance radio-clinique rapprochée. À un mois de l’interruption du traitement, l’IRM montrait déjà une involution de la lésion. Le volume a poursuivi sa décroissance avec une réduction de 34 % en un an » L’équipe souligne une similitude troublante avec l’acétate de cyprotérone (Androcur®) , dont le lien avec les méningiomes est bien connu des cliniciens. Il s’agit cependant du premier cas décrit de régression à l’arrêt du traitement par acétate de nomégestrol (Lutenyl®).( Published by Elsevier Masson SAS)
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